Guérir à tout prix (pour s'en sortir)?

Mythe ou réalité ?

Mais guérir de quoi ?

De maladie(s), de douleurs, de peines de coeur, d'insécurité... ? Bref, nous sommes toujours à la recherche d'un remède miracle, naturel (évidemment), d'un thérapeute magique, d'une libération émotionnelle, de nouvelles techniques corporelles... Mais alors, toujours pas guéri ?

Ça prend du temps… (n’oublions pas que le temps est une création humaine)

Pourtant la course à la guérison est lancée depuis longtemps, non ?! 

À en croire l’état du monde, la souffrance (la guérison, même chose) fait vendre… Encore plus de recherches, de changements, de développements (personnels ou pas) a priori nécessaires à notre évolution, à notre sauvegarde, et surtout à notre bonheur… Donc notre guérison.

Et si on se trompait depuis le début ?

S’il n’y avait rien à chercher, rien à comprendre, rien à atteindre, rien à devenir, rien à guérir ?

Que tout était déjà là. Que c’était en réalité, une invitation à prendre conscience, ce qui fait ce que nous sommes vraiment, naturellement et sans effort. Tel que c’est, sans rien changer. Le temps d’une respiration, d’un souffle, d’un instant, d'une prise de conscience… Juste « être » ou être cet espace entre « Être » et « Humain ». L’expression l’être humain sous entend qu’il y a d’un côté l’Être la dimension spirituelle, la conscience, infinie, spontanée et illimitée, et de l’autre côté l’Humain, la dimension physique, sensorielle et matérielle.

Peut-on alors unir ces deux parts de soi ?

Entre le mot être et humain, il y a un espace, une respiration : Être humain.

Pour le dire différemment, c'est une invitation à goûter au moment présent, à cet instant, à accéder à cet espace, naturel, cette respiration, toujours disponible et invincible, sans devenir quoique que soit, un simple silence intérieur, le silence d’être, où il n’arrive rien de spécial, ici et maintenant, où les choses s’effacent, et malgré ça la vie reste présente. Le souffle nous maintient en vie, c’est une expérience du divin. Un miracle.

Accepter de ressentir le monde au creux du cœur, sans rien faire, rien à éviter, simplement être, ainsi présent(e), conscient(e) à tout ce qui a lieu, se pose et traverse cette présence que nous sommes. On laisse de côté les images, les pensées, les concepts, les constructions, on laisse la vie telle qu’elle est. Ce que nous sommes, n’est pas un objet, ni un concept ou ni une expérience, nous sommes simplement.

Car si on passe notre temps à vouloir changer ce que nous sommes, ce que nous vivons…

Cela ressemble étrangement à du déni (ou de l’auto-sabotage) ? Et si nous sommes dans le déni de ne pas être… Ne créons-nous pas nous-même alors de la souffrance ? Personne ne choisit la souffrance par choix, c’est bien que nous sommes absents de nos vies, totalement inconscients de qui nous sommes, survivants aux habitudes et aux dépendances de ne pas être suffisamment éveillés, pour être.

Pourtant si nous laissons se passer ce qui se passe, pour lequel il n’y a pas besoin d’acceptation puisque c’est déjà ce qui a lieu… Alors un espace beaucoup plus vaste, s’offre à nous, et à chaque instant.

Lorsque nous ressentons une émotion difficile, on ne sait jamais vraiment quoi faire intérieurement, comme s’il fallait y réagir ou savoir la gérer. Une émotion ne se gère pas, elle peut être seulement vécue, au mieux nous pouvons la laisser nous traverser, dans cet espace, plus présent et tranquille, où il y aura toujours suffisamment de place pour toutes les sensations et toutes les tempêtes.

La permanence de l'impermanence de la vie.

L’émotion est une chose, et en avoir conscience, en est une autre. Le fait de prendre conscience, de voir, d'observer l’angoisse par exemple, n’est pas angoissé. En réalité, nous ne sommes pas mélangés à ce que nous ressentons, nous ne sommes pas nos émotions, nos défauts, non qualités non plus… Il y a toujours un espace, une conscience, une présence, qui n’est jamais touchée par les événements qui arrivent...

Comme les nuages qui traversent le ciel, il reste de la même nature.

Et si on commençait par ne pas mélanger nos émotions, nos conditions de vies, nos douleurs, à ce que nous sommes. Parce que la guérison a toujours été là, dans cet espace et à chaque instant.

En réalité le vrai pouvoir, est de laisser la vie prendre le pouvoir.

Personne ne peut vous enseigner qui vous êtes, vous êtes déjà.

Simplement en prendre conscience, nous rappelle que nous sommes libres des expériences que nous vivons,  car elles ne définissent pas ce que nous sommes. Et c’est en cela que nous sommes toujours libres de ces émotions/souffrances qui peuvent avoir lieu, car la conscience n’est pas touchée par ce qu’elle reflète.

La conscience de ce que nous sommes, n’est pas mélangé à son expérience, elle ne fait que la traverser. Alors il n’y a plus besoin de combattre, de fuir, pas besoin non plus d’accepter quoi que ce soit, puisqu’en étant conscient(e), tout se fait naturellement, simplement. On peut à nouveau respirer, sourire et vivre cette évidence de notre liberté, et tout cela est en union parfaite (et c’est toujours ce qui est tel que c’est).

Gardez à l’esprit que cet espace libre et paisible, est et, sera toujours là, à la capacité de se laisser traverser facilement, sereinement et paisiblement. Que cette force toujours présente est indestructible, immuable et que rien ne peut l’entacher ou l’enfermer, que tout ce que nous sommes en tant que conscience, ne peut pas être menacé ou contraint, puisque c’est libre et calme par nature.

Déposez la souffrance un instant, respirez et voyez qu’il n’y a rien à changer !

Ce n’est qu’un rappel de la vie, pour reprendre son souffle et reconnaître ce que vous êtes déjà. L’équilibre entre être vivant et humain.

Anne-Sophie Moreau

🌳Prendre soin de soi est un acte d’amour mais aussi un acte citoyen (du monde😉)

   (Car si vous allez bien les autres aussi !)

🌳Consommons moins, consommons mieux